Les numéros spéciaux surtaxés se multiplient pour les usagers de services sociaux, qui, en l'absence de régulation, voient leur facture exploser. Sans que les pouvoirs publics s'en émeuvent. Le gouvernement avait promis un décret . Il devait déterminer chaque année «la liste des services sociaux mettant à la disposition des usagers des numéros d'appels spéciaux accessibles gratuitement depuis les téléphones fixes et mobiles». Le décret n'est toujours pas paru.
Le faux appel local de l'ANPE, des Assédic et des CAF
L'ANPE est en train de se convertir également à cette «modernité». A Nantes ou à Marseille, par exemple, un seul numéro dessert toutes les antennes locales. Il débute par 0 811, au prix d'un appel local , et vaut pour tout le département. Mais si le coup de fil est au tarif d'un appel de proximité, il n'en a pas les propriétés. Les appels passés depuis les box vers ces numéros ne font pas partie des appels gratuits et sont facturés en sus. Ils ne sont pas davantage inclus dans les forfaits, fixes ou mobiles. Compter 20 euros de l'heure depuis un mobile. Au siège de l'ANPE, à Paris, où toutes les agences sont encore joignables sur un numéro traditionnel on ignore si ces «plateformes téléphoniques mises en service dans quelques bassins d'emplois seront généralisées». Les Assédic, en revanche, s'y sont largement ralliées. Les antennes locales (Lyon, Marseille, Nancy...) répondent toutes sur un format en 0 811 (prix d'un appel local). Tandis qu'un «serveur vocal général» a élu un numéro en 0 890, autrement plus coûteux, à 15 centimes d'euro la minute. Même contagion dans les caisses d'allocations familiales. Elles ont opté massivement pour un 0 820 (12 centimes d'euro la minute).
Appel à l'autorégulation
L'Arcep (Autorité de régulation des télécoms) s'inquiète en ce moment du maquis des numéros spéciaux. Elle dénonce, à mots couverts, un secteur anarchique où tout se ligue pour enfumer le client. Le marché 613 millions d'euros au deuxième trimestre dépassera allégrement les 2 milliards d'euros à la fin de l'année. Mais la confiance, du côté des consommateurs, n'est pas au rendez-vous. Tarifs illisibles, à tiroirs, surtout si l'appel est passé depuis un mobile, services parfois contestables... L'Autorité a recensé pas moins d'une trentaine de paliers tarifaires... Elle vient de lancer une consultation et appelle les professionnels à s'autoréguler.
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