L'idée de scinder le "patrimoine" des producteurs d'énergie et des gestionnaires des réseaux de distribution d'énergie a clairement été rejetée par une "majorité" de pays membres de l'Union Européenne.
Le commissaire européen à l'Energie Andris Piebalgs, pour qui cette refonte de la propriété des entreprises énergétiques européennes est un cheval de bataille, s'est montré déçu mercredi au cours d'un point de presse.
Les ministres chargés de l'Energie des 27 étaient réunis mercredi à Luxembourg pour un dernier tour de table avant la présentation en septembre par la Commission européenne d'un nouveau train de propositions législatives destinées à encadrer le marché de l'énergie européen.
"Nous allons devoir regarder la réalité en face et examiner ce que les Etats membres ont dit", a-t-il commenté, tout en notant que ce tour de table des 27 était uniquement consultatif mercredi.
La Commission prône un fonctionnement indépendant des producteurs et des distributeurs d'électricité, afin de favoriser les investissements et l'entrée de nouveaux acteurs sur chaque marché national.
Dans certains pays de l'UE, les activités de production d'électricité (11 pays) ou de production de gaz (7 pays) sont déjà séparées des activités de distribution et de transport énergétiques.
La Grande-Bretagne, l'Espagne ou les Pays-Bas par exemple défendent cette séparation patrimoniale.
La France est très hostile à toute idée d'imposer une séparation patrimoniale entre le producteur électrique EDF et sa filiale de transport d'énergie RTE.
Le ministre français Alain Juppé, chargé de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durable, a estimé mercredi au cours d'un point de presse distinct que la séparation de propriété pouvait "mettre en péril certains opérateurs, tout particulièrement dans le secteur du gaz".
"On a parfois le sentiment que nous résonnons ici comme si le marché européen du gaz était le seul au monde", a poursuivi M. Juppé en rappelant la présence aux frontières d'entreprises puissantes comme le russe Gazprom.
"Nous pensons que c'est prendre un risque que de fragiliser ces grands opérateurs qui peuvent être des champions européens", a-t-il argué en prônant "un débat" sur la vision de la concurrence qui prévaut dans la politique européenne.
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