Les progrès technologiques et managériaux, combinés aux nombreux départs en retraite, ouvrent une fenêtre d'opportunité pour moderniser la gestion des ressources humaines dans le secteur public.
L'Assurance-Maladie, la principale branche de la Sécu s'est restructurée : après être grimpé à 91.000 en 2002, suite aux 35 heures, l'établissement public a supprimé 3.200 emplois sur la période 2004-2005 et prévoit de ne remplacer que 60 % des départs en retraite entre 2006 et 2009 pour revenir en dessous de 84.000.
Les négociations avec les directions portent aujourd'hui davantage sur le rythme de la fonte des effectifs. Ce changement d'attitude tient d'abord au fait que plus personne ne conteste l'impact considérable des nouvelles technologies sur les métiers et la charge de travail. Leur mise en oeuvre s'accompagne de réorganisations longtemps différées, qui généreront à terme de nouvelles économies.
Beaucoup d'agents prennent conscience que l'on peut réduire les effectifs sans forcément dégrader la qualité de service ni alourdir leur charge de travail », résume Marie-Renée Babel, directrice de la Caisse primaire d'assurance-maladie de Paris. Si la DGI et l'Assurance-Maladie avancent sur ce sujet délicat, c'est aussi parce que ces évolutions concernent essentiellement des métiers invisibles ou peu populaires dans l'opinion. « C'est vrai, la défense de nos emplois ne bénéficie pas du même soutien que celle des infirmières », soupire, réaliste, Denis Grégoire, secrétaire général de la CFDT-impôts. La fonte des effectifs est d'autant moins traumatisante qu'elle découle pour une large part de l'informatisation des tâches les plus routinières et les moins qualifiées. En fait, bien des agents, souvent surdiplômés par rapport aux postes qu'ils occupent, vont profiter de cette opportunité pour évoluer vers des métiers plus valorisants grâce à la formation . « Une partie de l'argent économisé sert à améliorer la qualité de service et le traitement des agents », explique-t-on à Bercy, qui accorde des primes liées au changement.
Autre nouveauté, les directions assument désormais publiquement le fait qu'il faut améliorer la qualité mais aussi les coûts. Pour accompagner son discours sur la performance, l'Assurance-Maladie, dont les salariés relèvent du droit privé, tente de gommer son image administrative pour développer une culture d'« entreprise de service public ». Concrètement, les managers disposent désormais d'indicateurs pour piloter leur activité et atteindre les objectifs inscrits dans les contrats.
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