Pour la première fois, dans le projet de loi de finances pour 2007 (qui devrait être voté au Sénat à la mi-décembre), il est prévu une diminution des dépenses en volume, avec une progression "à périmètre constant" limitée à 0,8%, soit un point de moins que l’inflation prévue (1,8% en 2007). La progression des dépenses de 2,2 milliards d’euros par rapport à 2006 provient de la hausse des versements de pensions, sous l’effet des départs en retraite plus nombreux, et du renchérissement du coût de la dette, liée à l’augmentation des taux d’intérêt. Le paiement des intérêts de la dette est d’ailleurs le 2ème poste de dépenses le plus important du projet de budget de l’Etat après la défense et devant l’enseignement scolaire.
Cette maîtrise des dépenses entend s’appuyer notamment sur les audits de modernisation et sur les contrats de performance qui vont programmer dans le temps la mise en place des « actions de modernisation ». Les quatre premières vagues d’audits ont identifié 3 milliards d’économies potentielles sur trois ans qui se traduisent en 2007 par une rationalisation des achats publics, la suppression de 15 019 postes de fonctionnaires, l’inflexion des frais de justice, l’utilisation d’internet pour réaliser des gains de productivité. La maîtrise des dépenses s’appuie également sur des cessions d’actifs pour un montant compris entre 5 à 10 milliards d’euros. Dans le rapport d’information de l’Assemblée nationale préalable au débat d’orientation budgétaire pour 2007, le député UMP G. Carrez affirme qu’il est cependant difficile d’estimer les économies qui pourront être réalisées dès 2007 sous l’effet de ces audits. Quant aux députés socialistes Eric Besson et Didier Migaud, ils ont exprimé lors des débats leur scepticisme sur la réalité de la maîtrise des dépenses : selon eux le budget de l’Etat aurait progressé de 2,49% si les transferts aux collectivités et au budget de la sécurité sociale d’un certain nombre de charges (nouveaux allègements au profit des PME ou nouvelles compétences pour les collectivités) avaient été pris en charge par l’Etat.
Pour la deuxième année, le budget de l’Etat est présenté par politique publique déclinée en missions, programmes et actions. Parmi les 48 missions budgétaires prévues par le projet de loi de finances (contre 49 en 2006), les plus fortes variations de crédits concernent les régimes spéciaux de retraite (+10,9%), la justice (+5,2%), la santé (+5,5%), les transports (-3,9%), le travail et l’emploi (-3,9%). Les secteurs de l’enseignement, la défense ou les finances perdent des emplois mais les gendarmes, policiers, magistrats et chercheurs voient leurs effectifs croître. Le financement des lois de programme relatives à la sécurité intérieure, à la justice et à la défense est "strictement" mis en œuvre. Un milliard d’euros de moyens nouveaux sont dégagés en application de la loi de programme pour la recherche. L’aide publique au développement est portée à 0,5% du revenu national brut.
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