L’Agence Européenne de l’Environnement (AEE) vient d’identifier un manquement de l’Europe en matière de politiques environnementale et énergétique. Aussi plaide-t-elle, dans un rapport publié fin juin et intitulé "Energie et environnement dans l’Union européenne : progrès pour l’intégration", pour l’instauration d’un cadre stratégique intégré équilibrant, d’une part, les objectifs de sécurité énergétique et de compétitivité et, de l’autre, les politiques environnementales. C’est une question d’urgence, explique le professeur Jacqueline McGlade, directrice exécutive de l’AEE, en raison « du besoin imminent d’investissement dans l’infrastructure de production énergétique ». La dissociation des compétences environnementale et énergétique au sein de la Commission européenne serait contre-productive. Mme McGlade souligne d’ailleurs que « la durabilité environnementale doit être traitée à l’égal de la sécurité énergétique ».
Car l’AEE observe que la hausse constante de la consommation d’énergie en Europe - surtout celle des transports - annule les bénéfices des politiques de réduction de gaz à effet de serre. Entre 1990 et 2003, la consommation d’énergie a augmenté de 11,6 %, constate l’Agence. Mais si durant la même période, les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 2,6 %, elles repartent à la hausse depuis 2004. Ainsi les effets des avancées technologiques (centrales électriques plus efficaces, pots catalytiques sur les voitures, désulfurisation des gaz de fumées des centrales, etc.) et le recours aux énergies renouvelables (bioénergie, éolien, solaire, hydraulique et géothermique) sont minimisés par les hausses de consommation d’énergie. Les économies d’énergie sont plus que jamais appelées à la rescousse.
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