Dans l'avis de l’Etat sur le projet de schéma directeur de la région Ile-de-France, rendu public le 19 septembre par Pierre Mutz, préfet de région, le gouvernement exprime de fortes réserves sur ce document qui définit les grands principes d’aménagement de la région francilienne à l’horizon 2025. Arrêté le 15 février dernier, le projet de Sdrif sera soumis à enquête publique du 15 octobre au 8 décembre et l’avis de l’Etat sera joint au dossier.
Selon l’Etat, le schéma directeur "comporte sur le plan juridique des dispositions inappropriées au regard de la législation, de la réglementation ou de la répartition des compétences entre collectivités. De même, l’imprécision de sa rédaction le rendrait difficile à appliquer". Il considère également que certains enjeux pour l’Ile-de-France ne sont pas appréhendés de façon satisfaisante pour permettre un développement ambitieux. Dernier argument avancé : celui d’une certaine confusion entre les orientations relevant d’un Sradt (schéma régional d’aménagement et de développement du territoire) et ce qui relève stricto sensu du Sdrif, document d’urbanisme ayant une valeur prescriptive.
"L’Etat écrit qu’il n’y pas eu assez de concertation. Or nous avons organisé plus de 400 réunions publiques, s’est indigné le président du conseil régional. Par ailleurs, je ne commets pas d’illégalité en parlant du bruit à Roissy et en indiquant qu’il serait nécessaire d’y instaurer un couvre-feu. Sur certains points la région a voulu affirmer sa volonté tout en sachant que la décision ne relevait pas d’elle. C’est vrai, par exemple, des projets autoroutiers de l’Etat comme le bouclage de la Francilienne ou le prolongement de l’A12".
Jean-Paul Huchon s’est étonné de voir le projet Arc Express (rocade de métro autour de Paris qualifié "d’opération capitale" par l’Etat.
Le président de région s’est cependant dit prêt à rediscuter du schéma directeur et en notamment "à voir s’il faut urbaniser de nouvelles zones" pour atteindre l’objectif partagé de construction de 60.000 logements par an. "Mais, a-t-il prévenu, il faut cesser de parler de la région francilienne comme d’un enjeu électoral", ajoutant que "si l’Etat avait tellement envie d’intervenir en Ile-de-France, il lui conseillait de mettre un peu d’argent sur la table, qu’il s’agisse des transports, du logement social ou du développement économique".
Autre sujet d’actualité : le Grand Paris. "Je ne vais pas me mettre en travers d’un mouvement souhaité par certains. Mais il faut que ce soit les élus qui décident et non pas un comité interministériel". Il a annoncé la création d’une commission ad hoc, au sein du conseil régional, qui serait présidée par Jean-Paul Planchou, maire de Chelles, président du groupe PS à la région. "Elle procèdera à des auditions à partir desquelles elle rédigera différents scenarii : faut-il ou non créer une communauté urbaine ? Avec taxe professionnelle commune ou pas ? A qui confier la compétence logement en Ile-de-France ?...".. à suivre
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