La SNCF a promis de dépenser 100 millions d'euros et d'embaucher 1 000 personnes en 2008 pour améliorer son réseau de transport régional, qui s'est attiré récemment les foudres des usagers et des pouvoirs publics après plusieurs incidents.
La présidente de la SNCF Anne-Marie Idrac a annoncé jeudi 19 juillet un programme en trois ans destiné à "améliorer la qualité du service" des trains régionaux (TER, Transilien et certains Corails), empruntés par 3 millions de personnes chaque jour et dont le trafic est en constante augmentation (+9% en 2006).
Ce "succès (...) nous met la pression", a lancé Mme Idrac en présentant ces mesures à la presse, sans préciser quelles sommes seraient allouées au programme en 2009 et 2010.
"La SNCF peut compliquer la vie des gens quand elle est défaillante et c'est inacceptable", a lancé Anne-Marie Idrac, ajoutant : "J'ai en tête ce qui s'est passé sur le RER B" fin juin, lorsque plusieurs centaines de voyageurs ont été bloqués en banlieue parisienne plusieurs heures après un incendie.
Le manque d'information avait alors été vivement critiqué par les usagers et les pouvoirs publics. Mme Idrac a toutefois souligné que le programme était à l'étude depuis "plusieurs mois", avant ces incidents.
Améliorer l'entretien des matériels
En juin, au moment de l'inauguration du TGV Est, le Premier ministre François Fillon avait égratigné la SNCF, jugeant que de nombreux Français "s'estiment délaissés parce qu'ils sont confrontés à l'inconfort ordinaire de certains trains".
Parmi les mesures annoncées, la SNCF souhaite améliorer la régularité et la ponctualité des trains régionaux en améliorant l'entretien des matériels, dont les pannes sont souvent responsables d'annulations de trains.
Pour ce faire, "un bon nombre" des 1 000 embauches promises pour 2008 sera affecté aux ateliers de maintenance, a précisé Jean-Pierre Farandou, président de la branche, baptisée désormais SNCF Proximités.
Le but est de réduire en trois ans à "presque zéro" le nombre de trains supprimés "pour des raisons techniques imputables à la SNCF".
La société ferroviaire s'engage aussi à "zéro voyageur abandonné" à travers une "prise en charge immédiate de tous les voyageurs bloqués dans un train ou dans une gare".
Fin août, début septembre, la SNCF mettra en place un service d'information trafic par SMS. Elle s'engage en outre à informer dans les dix minutes les passagers de la cause de l'arrêt inopiné du train.
Anne-Marie Idrac a aussi annoncé son intention de proposer à la rentrée aux autorités organisatrices de transports - les régions en général - la mise en place d'un système de compensation financière pour les abonnés victimes de retard, qui n'existe pas actuellement.
La CGT-cheminots a réagi à ces mesures, dénonçant l'annonce de 1 000 créations de postes, ces emplois n'étant selon le syndicat pas créés, mais réaffectés.
"La direction des ressources humaines l'a précisé à la CGT : il ne s'agit pas de créations nettes d'emplois. Donc ce seront des transferts, qui vont se faire au détriment d'autres activités de la SNCF", affirme Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT-cheminots.
La direction de la SNCF assure qu'il y aurait bien 1 000 embauches externes. Les postes créés dans le transport régional pourront être pourvus en interne, mais au total à la SNCF il y aura bien 1 000 embauches supplémentaires, a expliqué un porte-parole.
Cependant, il n'y aura certainement pas de création nette d'emplois,
2 à 3 000 postes étant supprimés en moyenne chaque année dans l'entreprise publique.
Toujours des promesses de la SNCF !!!
Rédigé par : Champigny | 20 juillet 2007 à 12:01